Les Latinistes de 5e, 4e et 3e dans le Gers Mardi 18 juin 2024
Mardi 18 juin 2024 tous les latinistes du collège Mermoz (49 élèves) avaient rendez-vous avec le passé gallo-romain du Gers.
Les élèves de 5e et quelques 3e ont commencé par un atelier pédagogique de confection de lampes à huile en terre. Ils disposaient de moules bivalves dans lesquels ils ont placé une pâte de terre crue humide. Ils ont ajusté les parties inférieures et supérieures de leur lampe à huile, puis ont effacé la soudure entre les deux parties. Ils ont percé un trou pour la mèche et un trou pour remplir le réservoir de la lampe, ils ont signé leur oeuvre puis ont laissé sécher leurs lampes.
Pendant ce temps, les élèves de 4e et quelques 3e ont visité le musée du Trésor d'Eauze qui contient plus de 28 000 monnaies, la plupart en bronze, découvertes près de l'ancienne gare en 1985. Ce trésor contenait également une cinquantaine de bijoux et d'objets précieux, le tout pesant près de 120 kg. Parmi les objets découverts, on compte six colliers en or rehaussés de pierres précieuses et de perles en nacre, un collier monétaire en or, un phylactère en or, trois bracelets, six bagues et anneaux, cinq paires de boucles d'oreilles, six intailles, un camée, sept cuillers en argent, trois lingots en argent, deux couteaux à lame de fer et manche d'ivoire sculpté, quatre épingles en corne et une clé en bronze. Des indices laissent penser que son enfouissement remonterait à l'année 261 après J.-C. Ce trésor est l'un des rares à avoir été intégralement sauvegardé.
C'était l'heure du pique nique devant l'ancienne gare d'Eauze, reconvertie en centre archéologique.
L'après-midi, le groupe 4e-3e a pu participer à un atelier de confection de monnaies romaines en terre crue, pendant que le groupe 5e-3e allait visiter la domus d'Eauze.
Pendant l'Antiquité romaine, une domus était la demeure d'une famille de classe aisée. Après la conquête romaine de Jules César en 56 avant J.-C., les élites gauloises édifient au coeur des villes des maisons dont le plan s'inspire des domus à atrium romaines. Ce type d'architecture va devenir, durant les quatre premiers siècles de notre ère, la résidence urbaine par excellence.
Entre 2001 et 2012 des fouilles ont été menées à Eauze au coeur d'une réserve archéologique d'une vingtaine d'hectares. Elles ont permis de mettre au jour les vestiges d'une domus. Cette maison à péristyle aurait été édifiée au troisième siècle de notre ère, sur une superficie de 1600 m2. Quelques années plus tard, vers l'an 350 après J.-C., le propriétaire aurait décidé de l'agrandir : c'est l'époque de la splendeur du bâtiment, qui atteint alors près de 2700 m2. Cette maison s'organise autour de deux cours à péristyle et est entièrement tournée vers ses jardins et ses cours intérieures. Elle dispose d'un petit espace de thermes privés et d'une grande salle de réception. La domus est bordée le long de ses façades nord et est par des portiques ou trottoirs couverts.
Nous avons ensuite repris le bus vers Montréal du Gers où se situe la villa gallo-romaine de Séviac.
Les villas romaines ont été décrites par les auteurs latins comme étant à la fois des résidences rurales et des grandes exploitations agricoles. Apparues en Italie, elles ont progressivement gagné toutes les provinces occidentales de l'Empire au fur et à mesure des conquêtes romaines. Dédiée à l'approvisionnement des villes, la villa est constituée de deux parties mitoyennes : la pars urbana, lieu de vie et de réception du propriétaire, et la pars rustica, pour les travaux agricoles. Les élites de l'époque alternent les séjours dans leur villa à la campagne, et les séjours en ville dans leur domus.
Situé à proximité du village de Montréal du Gers, le site de la villa de Séviac est connu depuis la seconde moitié du XIXème siècle. Il a fait l'objet de fouilles régulières jusqu'en 1996. Les fouilles y ont dégagé une luxueuse villa gallo-romaine de l'Antiquité tardive, aménagée dans la seconde moité du IVème siècle. Elle était placée au coeur d'un domaine agricole et viticole qui a pu atteindre 300 hectares. D'une surface de 6500 m2, cette villa est aujourd'hui considérée comme l'une des plus vastes du sud-ouest de la Gaule. Elle se distingue par son exceptionnel ensemble de mosaïques et par ses vastes thermes.
Les mosaïques découvertes sur le site ne constituent qu'une partie du décor original. Si elles couvrent aujourd'hui 625 m2, elles devaient probablement orner la villa sur près de 1500 m2 dans la première moitié du Vème siècle. Elles ornaient les espaces importants tels que les thermes, les galeries et les salles d'apparat. Par leurs décors, géométriques, puis végétaux, elles sont représentatives de l'école d'Aquitaine.
La villa de Séviac se caractérise également par l'existence de vastes thermes, qui s'étendent au début du Vème siècle sur près de 520 m2. Plusieurs réaménagements marquent l'importance que leur accordent les propriétaires successifs. Les premiers thermes sont modestes et datent de la première moitié du IIème siècle. Ils sont restructurés de manière ostentatoire lorsque la villa tardive est aménagée, après 350, avec des revêtements en marbre, les sols des bassins et les salles chauffés, selon la technique de l'hypocauste. Une piscine ornée de mosaïques et de marbre est alors construite et est toujours visible aujourd'hui.
Pièces jointes
À télécharger
- Carte routière
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- bague-aux-camees
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vue-densemble-des-vestiges-de-la-domus-de-cieutat
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vue-du-ciel-de la-villa-de-seviac
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- mosaïque-villa-de-seviac-2
- mosaïque-villa-de-seviac-3